Le jeûne est-il bon pour la santé ?

Les bénéfices de s'abstenir de manger sont controversés selon la durée car jeûner agit sur le métabolisme et le mental.

Arrêter de manger pendant quelques heures ou quelques jours transforme le métabolisme. Jeûner est inhabituel dans nos vies occidentales. Le jeûne est-il bon pour la santé ? Une question que beaucoup se posent. Quel est le but du jeûne sur la santé ? Nous allons essayer de répondre à vos questions.

Le jeûne est-il bon pour la santé métabolique et mentale ?

Le jeûne consiste à se mettre à la diète. Arrêter totalement son alimentation pendant une durée définie impacte sur le métabolisme. Il agit sur la santé, il peut l'améliorer ou la mettre en danger. Il faut faire attention aux jeûnes qui ne sont pas encadrés par le corps médical ou par un thérapeute.

Sur le plan physique

Le jeûne nettoie le corps. Il ralentit le métabolisme et permet de puiser l'énergie dans les graisses et les tissus en mettant en place des mécanismes biochimiques conduisant à un état physiologique appelé "cétose". Les animaux le font naturellement dans le cadre de mécanismes d'auto-guérison, de nettoyage et de détoxification. Après 24 heures de jeûne, le métabolisme se modifie radicalement. En effet après avoir épuisé les réserves de glycogène, il va venir puiser son besoin énergétique dans les tissus adipeux et dans les protéines.

La sensation de faim cache derrière elle tout un ensemble d'hormones interagissant entre elles et sur le corps. Cela permet aux organes de communiquer entre eux (intestin, estomac, etc). Les hormones envoient des signaux au cerveau qui se positionnera en régulateur de l'appétit. La ghréline stimule l'appétit. La leptine le freine. Nous pouvons aussi prendre le contrôle de notre envie de manger. C'est le cas lorsque l'on se retreint notamment dans le cadre d'un régime.  

Sur le plan psychique

Arrêter de manger peut affaiblir le moral de celui qui le pratique. Il peut faire perdre tout repère s'il n'est pas encadré et mettre en détresse psychique. En contre partie, s'il est bien encadré, il peut avoir des effets positifs. Il produit de nouveaux neurones dans l'hippocampe, participe à l'amélioration de l'humeur et produit de la sérotonine (l'hormone du bonheur). Cela pourrait être aussi une arme anti-stress ! Il augmente la plasticité neuronale en forgeant une activité neuronale en forme. Il préviendrait des maladies telles qu'alzheimer ou parkinson. Il enrayerait des troubles mentaux ou de la dépression... Jeûner contribuerait au bien-être sur tous les plans. 

Alors "santé et jeûne" s'accordent-ils ? Partons à la découverte de plusieurs formes de jeûnes.

Le jeûne thérapeutique :

ce style d'abstention de repas est à visée thérapeutique. Il peut être aussi un jeûne préventif. Il consiste à se priver de tout aliment ou de liquide à l'exception de l'eau pendant une durée établie (maximum 8 jours). Il doit être suivi sous contrôle médical. Ce type de jeûne pour la santé peut être recommandé dans certaines maladies cardio-vasculaires, digestives, douleurs articulaires ou encore pour diminuer les effets des chimiothérapies cancéreuses.  

Le jeûne intermittent :

Connu sous le nom de "fasting", le jeûne par intermittence alterne des périodes de jeûne total avec des périodes d'alimentation normale. Ce style de jeûne est populaire. Le but du jeûne intermittent est de rester plusieurs heures sans manger. En revanche, il n'est pas question de se priver au cours des repas. Le taux d'insuline* ne diminue que peu permettant ainsi le bon fonctionnement des cellules tout en produisant l'énergie nécessaire pour les activités quotidiennes. En conséquence le jeûne intermittent n'est pas dangereux pour la santé en tant que tel. Il peut réguler le diabète, l'obésité, etc. Il est recommandé de faire ce jeûne pendant la nuit 12 heures minimum consécutives. Idéalement, il faut concentrer 2 repas sur 8 heures et être à jeûn 16 heures consécutives.

Le One meal a day (OMAD) :

Ce style de jeûne consiste à manger 1 seule fois par jour. Il force le corps à puiser dans ses réserves. Il peut être pratiqué 1 jour par semaine ou plusieurs jours consécutifs.

Le jeûne alterné 5 : 2 :

Cette méthode de jeûne consister à alterner 2 jours non consécutifs dans la semaine quasi privés d'apport calorique (500 à 600 kcal/jour) et des jours d'alimentation normale. 

Le jeûne complet sur plusieurs jours :

Nombreux stages de jeûne ou cures de jeûnes sont organisés afin d'encadrer les jeûneurs. Ils s'accompagnent souvent de cours de yoga ou de cours de méditation. Cette pratique est violente pour l'organisme. Il est déconseillé de jeûner en cas de pratique physique intensive. Découvrez comment se déroule une journée type de jeûne complet :

- 8h30 : partage du réveil autour d'un jus de fruit frais, d'un thé, d'une tisane ou d'une infusion diurétique.

- 10h00 : départ en randonnée pour s'aérer et se ressourcer.

- 13h30 jusqu'à 17h : un temps libre pour soi

- 17h00 : atelier yoga, méditation, qi gong, do in, etc...

- 18h00 : bouillon de légumes bio sans sel, sans huile et sans épices. 

- 19h00 : animation du soir (yoga, bol tibétain, méditation, etc).

- 20h30 : conférence sur diverses thématiques : le jeûne, l'alimentation, les plantes médicinales, l'équilibre acido-basique, la reprise alimentaire, etc. Puis coucher tôt pour être en forme le lendemain.

Ce type de jeûne doit être encadré par des professionnels rompus à cette pratique. Il met à rude épreuve le métabolisme. On peut ressentir des étourdissements ou des maux de tête, avoir des tremblements car le corps se met en hypoglycémie, voire être victime de malaise. Au-delà de 2 semaines, il peut provoquer des carences en fer, des anémies, dégrader le capital osseux, etc. 

Le jeûne hydrique :

Il consiste à cesser de manger en buvant de l'eau sans restriction. Il est souvent pratiqué pour des motifs religieux ou culturels à des fins de purifications du corps et de l'esprit. Cette mise à la diète n'est pas sans risque pour la santé. Tout comme pour le jeûne complet, la journée s'articule autour d'activités afin de détourner l'attention de la sensation de faim.

Santé et jeûne : les dangers

S'il n'est pas encadré et suivant le style de diète choisi, le jeûne est dangereux pour la santé. Le manque de nutriments fatigue le métabolisme et en altère son bon fonctionnement. Pour faire ce genre de "diète", il faut être en bonne santé et en forme. Il faut éviter de faire un jeûne si la personne est fatiguée, en carence ou doit faire des efforts physiques intenses.

L'abstinence de repas ne doit pas être ressentie comme une punition. Le cerveau a une mémoire et pourrait se venger à la fin de cette période en demandant à se nourrir intensément pour compenser la frustration subie. Cela pourrait engendrer une prise de poids au-delà des kilos perdus.

En conséquence, faire un jeûne est bon pour la santé à condition qu'il soit encadré.

* insuline : hormone naturellement produite par le pancréas permettant au glucose de pénétrer les cellules du corps.